Licenciement économique : priorité de réembauche
La priorité de réembauche permet à un salarié licencié pour motif économique d'être prioritaire en cas de poste disponible dans l'entreprise, à condition d'en faire la demande. Cette priorité est valable pendant une durée limitée. Le non respect par l'employeur des conditions relatives à la priorité de réembauche entraîne un droit à indemnisation.
De quoi s'agit-il ?
La priorité de réembauche est un dispositif permettant au salarié licencié pour motif économique de bénéficier d'une priorité pour être réembauché dans son ancienne entreprise, si des postes correspondant à ses qualifications sont disponibles. Cette priorité de réembauche lui est accordé s'il en fait la demande à l'employeur.
Durée
Le salarié bénéficie de cette priorité pendant 1 an à compter de la date de rupture de son contrat de travail. Cette durée peut être plus longue si le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) (particuliers) ou des dispositions conventionnelles le prévoient.
Information du salarié
L'employeur est tenu de mentionner dans la lettre de licenciement (particuliers) pour motif économique du salarié que celui-ci bénéficie d'une priorité de réembauche. La lettre précise également ses conditions de mise en œuvre (délai pour informer l'employeur de son souhait d'en bénéficier, droit de refuser la priorité).
Réponse du salarié
Si le salarié souhaite bénéficier de la priorité de réembauche, il doit prévenir l'employeur dans le délai d'un an à compter de la date de rupture de son contrat de travail.
Aucune condition de forme n'est imposée au salarié pour prévenir l'employeur. La demande peut être présentée de manière spontanée ou en réponse à une sollicitation de l'employeur, pourvu qu'elle soit explicite. Pour des raisons de preuve en cas de litige, il est préférable de pouvoir justifier de la date de la demande (envoi par lettre recommandée avec accusé de réception, par exemple).
Propositions de l'employeur
* Cas 1 : Si le salarié souhaite bénéficier de la priorité de réembauche
L'employeur doit informer le salarié de tous les emplois devenus disponibles et compatibles avec sa qualification. Il peut s'agir d'un CDI ou d'un CDD.
Si le salarié acquiert une nouvelle qualification, l'employeur lui propose les postes disponibles et compatibles avec cette nouvelle qualification, à condition que le salarié en informe l'employeur.
L'employeur informe les représentants du personnel des postes disponibles.
* Cas 2 : Le salarié ne souhaite pas bénéficier de la priorité de réembauche
L'employeur n'est pas obligé d'informer le salarié des postes disponibles dans l'entreprise. Toutefois, si des dispositions conventionnelles contraires l'imposent, l'employeur sera tenu de les respecter.
Conséquences du non respect de la priorité de réembauche
Si l'employeur ne respecte pas ses obligations en matière de priorité de réembauche, le salarié peut saisir le conseil de prud'hommes (particuliers) pour demander le versement d'une indemnité. Son montant est déterminé en tenant compte de l'ancienneté du salarié et de la taille de l'entreprise, dans les conditions suivantes :
Ancienneté du salarié |
Taille de l'entreprise |
Montant versé au salarié |
---|---|---|
Inférieure à 2 ans |
Quel que soit le nombre de salariés |
Déterminé en fonction du préjudice subi par le salarié |
2 ans minimum |
Inférieure à 11 salariés |
Déterminé en fonction du préjudice subi par le salarié |
11 salariés minimum |
2 mois de salaire maximum |
Références
Code du travail : article L1233-45
- Bénéficiaires, durée et obligations de l'employeur
Code du travail : articles L1235-13 et L1235-14
- Sanctions